L’obsolescence programmée, pouvoir des marques sur la consommation

Qui n’a pas la nostalgie d’écouter un bon vieux vinyle sur le lecteur de sa grand-mère ou même d’utiliser les vielles consoles de jeux d’époque ? Si c’est encore possible, c’est car les constructeurs y ont mis de bons matériaux mais surtout car ils n’y voyaient pas l’intérêt de faire mourir leurs produits plus tôt que prévu. Pourtant, depuis 1950 une nouvelle notion économique propose de faire croître la consommation en donnant une date de fin de vie au produit afin d’en sortir un suivant. Un concept qui soulève beaucoup de questions éthiques et écologiques.

L’obsolescence programmée, c’est quoi ?

D’un point de vue juridique « c’est l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Depuis 2015 la législation considère comme un délit toutes les formes d’obsolescences programmées, qu’elles soient de type technique, esthétique ou logicielle.

L’obsolescence technique :

Lorsque votre ordinateur portable ou smartphone a, par exemple, un problème sur un composant et qu’il n’est pas réparable ou que la pièce n’existe plus.

L’obsolescence esthétique, appelé aussi obsolescence psychologique ou culturelle :

Quand un produit vanté comme le meilleur du marché par ses publicités est très vite remplacé. On appelle ça « l’effet de démodage ». Le consommateur pense qu’il est important de posséder tous ces produits.
 
L’obsolescence logicielle :

Cette obsolescence arrive quand une nouvelle mise à jour rend désuète la version antérieure. Cela peut engendrer un changement de matériel si celui-ci n’est pas capable de supporter cette nouvelle version.

Quel en est l'intérêt ?

La théorie qui date de 1932, écrite par Bernard London, nous dit que l’obsolescence programmée dynamise une économie qui tend à décliner. Notre modèle repose sur la croissance, et cette croissance s’obtient par l’addition de la production et de la consommation. Consommer plus signifie produire plus et donc embaucher plus.

La surconsommation déclenche donc une abondance d’emplois et de produits qui doivent mourir vite pour déclencher la consommation des suivants. On peut alors en déduire que c’est dans l’intérêt de la sauvegarde de notre économie que l’obsolescence programmée existe.

Malheureusement les conséquences de cette technique de croissance sont désastreuses. Écologiquement l’impact est énorme. Nos produits high-tech demandent des quantités de métaux précieux et une grande quantité d’énergie pour les extraire, les transporter et les transformer en smartphone, tablettes ou ordinateurs.

En exploitant intensément nos ressources en matières premières on engendre les changements climatiques, la destruction de terres fertiles et la biodiversité qui s’y trouvait.

Naturellement consommer plus engendre des déchets, beaucoup de déchets ! 573 kg par personne et par an ! Et cela continue d’augmenter donnant naissance au 6ème continent. 3,43 millions de km2 et 30 mètres de profondeur exclusivement formé de déchets. Voilà la triste contribution de l’obsolescence programmée.

Cela n’est pas tout car ce modèle économique a aussi un impact plus direct sur la société. Elle engendre la délocalisation des usines de production dans des pays ou les conditions de travail sont très difficiles. Les conflits entre les pays pour le contrôle des richesses sont une grave conséquence de la surconsommation.

Les pays développés ne sont pas plus épargnés. Les ménages les plus modestes mais aussi la classe moyenne subissent une perte de pouvoir d’achat en achetant des biens de mauvaise qualité qu’il faudra remplacer rapidement. La frustration que cela produit est une des grandes maladies de la société moderne.

Changer les choses, c’est possible

Au-delà des lois qui font de l’obsolescence programmée un délit, il existe des techniques, des conseils qui vont en limiter les conséquences désastreuses. Chacun de nous peut agir et penser écoresponsable à son échelle. Consommateurs et entreprises peuvent participer au changement et proposer des solutions, des services, qui tendront vers une consommation plus qualitative.

En tant que consommateur, pensez au long terme. Réfléchissez à l’intérêt réel de l’achat d’un nouveau produit. Privilégier la qualité plutôt que la quantité tout en choisissant un objet réparable. Certaines marques construisent des produits de manière à ce qu’ils ne soient pas possible de faire la moindre réparation. Prenez le temps de vous renseigner sur les produits labélisés Ecolabel européen qui ont un impact moindre sur l’environnement.

Les entreprises vont maintenant devoir intégrer des valeurs écoresponsables et mettre en place de nouvelles habitudes de travail. Dans leurs services et produits elles doivent intégrer le durable, pour ce qu’elles vendent mais aussi dans ce qu’elles achètent et utilisent. Il existe des entreprises spécialisées dans la location de tout type de matériel : machine de chantier, matériel IT comme les ordinateurs, les smartphones, ou encore l’audiovisuel. L’entreprise qui loue profite d’un matériel contrôlé et adapté à son besoin et qui a vocation à exister dans le temps une fois son projet terminé.


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